La croissance du PIB français ne devrait pas dépasser 0,2% au premier et au deuxième trimestres 2025, estime dans sa note de conjoncture présentée mardi l'Insee, qui continue de la prévoir nulle au quatrième trimestre de cette année, pour un total de 1,1% en 2024.

( AFP / AURORE MESENGE )
"Les signaux qui se dégagent des enquêtes sur les ménages et les entreprises dessinent un paysage morose", a affirmé lors d'une conférence de presse Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture de l'Institut national de la statistique.
La note trimestrielle, intitulée "l'activité suspendue à un regain de confiance", entrevoit ainsi un "acquis de croissance", c'est-à-dire ce que serait la croissance annuelle si le PIB n'évoluait plus du tout en fin d'année, de 0,5% fin juin.
M. Roucher a admis qu'arithmétiquement, il faudrait une croissance "tout à fait importante", "élevée pour l'économie française", de 0,8% à chacun des deux derniers trimestres, pour parvenir à réaliser la prévision de croissance de 1,1% à nouveau cette année avancée jusqu'à présent par l'exécutif.
L'économiste a semblé douter d'une telle possibilité, à moins que "les aléas positifs se manifestent tout de suite, c'est-à-dire que la confiance revienne rapidement, que les ménages se mettent à consommer et que les facteurs qui plombent l’investissement se lèvent un peu".
L'Insee pense plutôt pour l'instant que, d'ici à mi-2025, "les deux moteurs de 2024 s'éteindraient" : le commerce extérieur, vigoureux en 2024, "se normaliserait" à la baisse, tandis que la reconduction à l'identique du budget de l'année précédente - hypothèse sur laquelle repose le scenario de l'institut faute de mise en place pour l'instant d'un nouveau budget après la censure du gouvernement Barnier - se traduirait par un coup de frein sur les dépenses publiques.
Après avoir augmenté de 2% en 2024, ces dernières ne progresseraient que de 0,1% à chacun des deux premiers trimestres 2025.
La demande privée "prendrait alors faiblement le relais" : l'investissement "resterait bridé" par l'incertitude, et seul le consommateur porterait un peu la croissance", selon cette note.
Les investissements devraient ainsi rester quasi stables en début d'année, tandis que la consommation des ménages, en hausse de 0,9% en 2024, augmenterait encore de modestes 0,1% puis 0,3% début 2025.
Le taux de chômage, pour sa part, "s'élèverait légèrement" pour atteindre 7,6% mi-2025, selon M. Roucher.
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